Ségolène Royal ratisse large dans les Echos
Mme Royal a accordé la semaine dernière une interview aux Echos dans laquelle elle présente les grandes lignes de son programme économique, et ce, pendant que les autres présidentiables socialistes peinent de plus en plus pour exister dans les médias. Je remercie ici publiqueent Desirsdavenir d'avoir attiré notre attention sur cet article dont je vous livre ici mon commentaire.
Une impression générale tout d'abord : la ligne directrice de la communication de Mme Royal n'a pas varié d'un iota (cf nos posts précédents), elle poursuit la présentation d'une politique générale attrape-tout, susceptible de plaire au plus grand nombre, mais dont on se demande quel sont le réel degré d'applicabilité et le niveau de conformité aux exigences du Parti Socialiste. Ni tout à fait libérales - ni tout à fait dirigistes, ni tout à fait sécuritaires - ni tout à fait laxistes, évitant les sujets polémiques et les positions tranchées, ses idées sont, pour la plupart, à ce jour difficiles à contredire tant elles relèvent du bon sens.
Qui pourrait sérieusement ne pas vouloir : "conjuguer deux formes d'efficacité: économique et sociale", "tenir compte de manière équilibrée des besoins des entreprises et de la dignité des salariés", "investir dans la recherche et l'innovation", "défendre nos entreprises lorsqu'elles sont menacées", "en finir avec l'archaïsme des relations sociales", "réduire les déficits", "défendre les familles" ?
Exemple typique de son habileté à ne vouloir pas prendre parti de manière franche, à la question "Approuvez vous l'attitude du député Jean Lassalle qui a fait une grève de la faim? ", elle répond "Non, c'est le dévoiement de l'action parlementaire" avant de vite corriger le tir "même si je ne mets pas en cause la sincérité de Jean Lassalle". Quelle conviction !
Difficile donc au milieu de tous les lieux communs du type "il faudra mettre en place les nouvelles sécurités adaptées aux mutations de notre monde" ou autre "il peut y avoir dans la libre-concurrence des facteurs de progrès si celle-ci est régulée pour être mise au service du progrès (sic)", de relever quelques propositions concrètes. A part l'adhésion obligatoire à un syndicat pour tous les français, le transfert des cotisations famille et maladie sur la fiscalité et l'augmentation du smic (sans plus de précisions), pas grand chose à se mettre sous la dent...
Mais on nous l'a dit et répété, le PS travaille à son projet et les propositions seront bientôt là.
Souhaitons qu'elles aillent un peu plus au fond des choses que ce catalogue de bonnes intentions que de l'UDF à Alternative Libérale en passant par l'UMP (Villepin et sa flexi-sécurité), tout le paysage politique français hormis les extrèmes pourrait tout autant revendiquer.
Et je crains que ce soit bien là que les problèmes commencent pour Mme Royal...
PS: Je ne m'étendrai pas sur la caricature de la droite faite en fin d'article par Mme Royal lorsque justement on lui fait remarquer que sa vision de l' "ordre juste" est aussi un thème de droite, faisant écho à la "Réforme juste" de Nicolas Sarkozy. "La droite c'est l'autoritarisme, l'injustice, le désordre", "Dans les cités où le désespoir et la colère s'accumulent, dans le monde du travail où règne la peur d'être débarqué du jour au lendemain, dans l'ensemble de la société où le 'descenseur' social est inexorablement en marche, à la tête de l'Etat : partout la droite sème l'injustice et crée le désordre."
Il faut bien essayer de se démarquer comme on peut...
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