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12 juin 2006

Frustration

De l'obsession Ségolène à la frustration DSK.

Vendredi soir, dans l'émission de France Inter "Le Franc-Parler", Dominique Strauss-Khan répondait aux questions des journalistes du Point et d'Inter. Très à l'aise, comme toujours dans ses interventions publiques, DSK a fait forte impression. Censé, modéré, évitant soigneusement surenchère et démagogie, il m'a presque convaincu qu'il était possible qu'un jour le Parti Socialiste français devienne un vrai parti social-démocrate, tournant le dos à ses vieilles lunes idéologiques d'un autre temps (on ne reviendra pas sur la dernière sortie de M. Hollande) pour concilier libéralisme économique et justice sociale.

Il en va de même avec le papier publié par Lionel Stoleru dans le Monde d'aujourd'hui et intitulé "Pour une gauche qui tienne la route" (http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-781489,0.html) et qui, malgré quelques caricatures et approximations économiques (sur la politique de relance par la demande par exemple), présente un visage de la gauche plutôt rassurant et honnête. Allant même jusqu'à avouer : "la gauche, comme la droite, devra gouverner en économie de marché, sauf à quitter l'Union européenne, à fermer nos frontières, à nationaliser les entreprises, bref à revenir un demi-siècle en arrière. Personne ne le fera. Il n'est pas vrai que la gauche renationalisera EDF après 2007, il n'est pas vrai qu'elle abrogera la réforme des retraites. Promettre des lendemains qui chantent, avant 2007, et qui déchantent après, est-ce digne d'une grande formation démocratique ?"

Mais pouvait-on en attendre moins de la part d'un ancien ministre giscardien ayant servi Barre et Rocard ?

On se prend alors à rêver à l'improbable scission du PS qui laisserait sur sa gauche Fabius, Melenchon et Emmanuelli rejoindre Arlette et son facteur et qui ouvrirait la voie à la création d'une vraie formation politique décomplexée de centre-gauche à l'instar du Labour ou des Démocrates américains.

On peut également regretter que les médias ne relaient que si peu la voix de ces hommes-là (d'où la frustration), laissant Ségolène Royal occuper toute la bande passante médiatique (d'où l'obsession)...

 
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