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16 décembre 2006

Johnny Hallyday ...et les autres

On sait donc que Johnny Hallyday va partir vivre en Suisse (après une tentative ratée de récupérer la nationalité belge de son père) pour payer moins d'impôt qu'en France. Ce fait divers qui fait couler beaucoup d'encre m'inspire au moins trois réflexions :

a) contrairement à ce qui a beaucoup été dit, la Confédération Helvétique n'est pas un paradis fiscal à la solde de capitalistes étrangleurs du peuple. Le système fiscal suisse comprend en effet un impôt sur la fortune (qui varie suivant les cantons et qui s'applique quasiment dès le premier franc, le taux appliqué étant de 0,34% contre 0, 55 % à 1.8% en France), un impôt sur le revenu calculé lui aussi à un taux plus faible que chez nous et une TVA à 7,6%.

b) on voit bien que ce qui différencie les systèmes fiscaux suisse et français, ce n'est pas la nature de l'imposition mais au contraire la pression qui s'exerce sur les contribuables. En Suisse, cette pression est moindre qu'en France, les recettes fiscales y sont donc -toutes choses égales par ailleurs-moins élevées et pourtant la Suisse s'en sort bien mieux !

c) en France, nos bonnes consciences parlent beaucoup de ceux qui partent et qui seraient des traitres à clouer au pilori, mais parlent plus difficilement de ceux qui rentrent. Le problème c'est que les partants sont en général des français qui ont un fort potentiel dans leur domaine (industriels, sportifs, artistes, etc...) alors que les rentrants sont des étrangers qui en grande majorité viennent profiter des aides sociales payées par ceux qui restent. C'est pourtant simple à comprendre mais nous touchons là à un sujet tabou. Chut, taisez vous bonnes gens, passez votre chemin !!!

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Ce que dit Julien est tout à fait juste. La Suisse n'est pas un paradis fiscal; le niveau d'imposition y est simplement raisonable et les prestations sociales (chomage etc ..) sont dans l'ensemble bien plus généreuses qu'en France, simplement parce que l'état y est plus efficace. C'est plutôt la France qui, comparativement, est un enfer fiscal pour les hauts et très hauts revenus.

A mon sens, les mauvais citoyens ne sont pas ceux qui quittent le pays (et qui se comptent par milliers chaque année) mais plutôt ceux qui, à la tête de l'état, sont parfaitement incapables de mettre en oeuvre les réformes nécessaires pour augmenter la productivité des fonctionnaires notamment et pour mettre fin aux multiples gaspillages. On a, depuis qqs dizaines d'années, une classe politique médiocre qui n'a aucun courage, qui évite les réformes impopulaires et qui endette le pays pour compenser son inaction et optimiser ses chances de réélection.

11:27 PM

 
Blogger Hussard Bleu said...

Autre petit détail sur le fonctionnement de la fiscalité suisse qui semble tant intéresser nos compatriotes depuis quelques jours : à partir d'un certain niveau de fortune, et Johnny est sans aucun doute dans ce cas de figure, l'impôt devient NEGOCIABLE. Ce qui signifie que le contribuable et l'administration fiscale s'asseyent face à face et négocient un montant forfaitaire d'imposition. Voilà ce qui s'appelle de la souplesse et du pragmatisme apte à attirer les grandes fortunes.

En France, le plus innovant que l'on puisse faire c'est annoncer en 2006 l'introduction du prélèvement à la source pour 2009, avec des élections présidentielles en 2007... Décidément, j'ai du mal avec Breton !

10:48 AM

 
Anonymous Anonyme said...

Les stats de ceux qui partent sont sous-evaluees car elles ne comptent pas ceux qui ont reussi a l'etranger et finallement renoncent a un retour en france.

10:59 PM

 

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