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07 décembre 2006

La vraie question du Pouvoir d'Achat

Tous les candidats sont d'accord, ils lisent les mêmes enquêtes d'opinion, et placent le "Pouvoir d'achat" pour l'un ou la "Vie chère" pour l'autre au centre de leurs engagements de campagne pour 2007.

C'est bien connu, les français n'arrivent plus à joindre les deux bouts, leur pouvoir d'achat réel (pas celui mesuré de manière anachronique par l'Insee) n'a cessé de diminuer ces dix dernières années, il faut donc réagir ! Mais comment ? Les stratégies, forcément divergent, et restent le plus possible dans le flou et le non-chiffré. Doit-on augmenter les salaires (mais hormis le SMIC l'Etat n'a pas grand pouvoir en matière de négociation salariale) ? Doit-on diminuer les impôts (et sur quelques classes sociales) ? Doit-on réduire la TVA ? Rien n'est encore réellement défini. Et surtout pas les méthodes de financement de cette politique.

Mais au-delà de la question des moyens, le véritable enjeu qui est totalement occulté dans le discours ambiant car pas très politiquement correct, c'est l'utilité réelle de cette politique de revalorisation du pouvoir d'achat des français. On connaît le déficit record de la France en matière de balance commerciale. A quoi donc peut réellement servir une distribution massive de pouvoir d'achat aux français si c'est pour acheter des T-Shirts chinois ou de l'électronique coréenne ? A qui profitera donc au final cette redistribution ? Quel impact réel sur la création d'emplois en France et la croissance ? Voilà la vraie question.

4 Comments:

Blogger Hussard Bleu said...

Je me contente d'énoncer une vérité économique toute simple : la revalorisation du pouvoir d'achat ne peut pas, quand la balance commerciale est fortement déficitaire comme aujourd'hui, être la seule réponse pour régler les problèmes de chomage et de croissance de la France. Un point c'est tout. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas faire jouer une certaine forme de solidarité nationale pour améliorer la situation des plus démunis.

Oui l'économie doit être au service de l'homme, mais au-delà du préchi-précha incantatoire de la gauche fut-elle royaliste, cela veut dire quoi concrètement ? Que l'on doit revaloriser le SMIC à 1500 € au cours d'une législature comme le propose le PS (ce qui est une escroquerie intellectuelle, ne couvrant même pas l'inflation) ? Un peu de bon sens et de sens pratique ne font pas de mal, même en économie où, en déplaise à Désirsdavenir et à moi-même, il existe malheureusement des rêgles intangibles, la première étant qu'on ne peut dépenser que ce que l'on a...

Quant à la douche glacée du début de ta note (au demeurant très drôle), elle sera encore plus glacée le jour où la France sera déclarée en faillite parce qu'elle ne pourra plus faire face aux échéances de sa dette, seul moyen utilisé par nos dirigeants à la courte vue pour financer les dépenses.

11:17 AM

 
Blogger Hussard Bleu said...

Est-ce que tu veux dire par là que Sarko, comme Ségo, en mettant le Pouvoir d'Achat dans le Top Five de leurs priorités pour 2007 visent tous les deux le même objectif de ré-équilibrer la répartition revenus du travail / revenus du capital ? Bonnet blanc et blanc bonnet ? Sacré virage sur l'aile pour l'UMP...

J'avais pourtant cru comprendre que leur stratégie pour développer les revenus du travail c'était le "travailler plus pour gagner plus".

12:46 PM

 
Blogger Hussard Bleu said...

De toute manière, le travail c'est très vulgaire non ? Tout comme l'argent...

11:17 PM

 
Anonymous Anonyme said...

Travailler plus ... pour plus de chômage ...et gagner moins

C'est la logique des heures supplémentaires sans cotisations sociales patronales. Tout employeur proche de ses intérêts ou de ceux de ses actionnaires préférera faire travailler davantage ses employés (au besoin en les obligeant par le chantage à l'emploi) que d'en embaucher en plus.

Et cela contribuera à une augmentation du chômage, permettant aux employeurs de maintenir la pression sur les salaires, et assez souvent les heures supplémentaires non payées ou sans la majoration légale pourtant très faible (elle est de 50% ou 100% aux USA, au moins là où les syndicats ont un solide pouvoir de négociation).

Avec une pression induite sur les salaires, le pouvoir d'achat n'augmentera pas ou diminuera et en fin de compte, après quelques années de ce régime, ceux qui ont la chance de travailler en feront plus pour une rémunération identique. En taux horaire : travailler plus pour gagner moins.

Et de toute façon, ce n'est pas le salarié qui détermine les horaires de travail mais l'employeur.
Une méthode plus sûre pour gagner plus serait de réduire les profits et augmenter les salaires.

Voir ces articles :
1 - http://travail-chomage.site.voila.fr/produc/gain_productiv.htm

" La productivité du travail, c'est-à-dire la valeur produite pour chaque heure de travail (production ou valeur ajoutée) a augmenté en France de 17,22 % en sept ans, de 1997 à 2003, pour l'ensemble de l'activité nationale. ... En sept ans, sans rien changer à la production de richesses du pays, le nombre d'emplois aurait pu être augmenté de 17,22 % en réduisant de 14,69 % la durée réelle du travail (la durée affichée du travail d'une entreprise ne correspond pas à la durée effective travaillée). En moyenne, avec des transferts d'emplois entre secteurs d'activité, le nombre d'emplois aurait augmenté de 4 284 500. "

2 - http://travail-chomage.site.voila.fr/emploi/duree_travail.htm

" Pour une durée légale du travail de 35 heures par semaine en France, la durée effective moyenne est de 39 heures pour les emplois à temps plein et 36,3 heures pour l'ensemble des emplois. Par comparaison, ces durées sont inférieures en Grande-Bretagne : 37,2 heures pour les emplois à temps complet et 31,7 heures pour l'ensemble des emplois. Elles sont aussi inférieures aux Etats-Unis (Usa) et dans plusieurs pays en Europe. "

Un dossier assez étonnant et bien documenté, citant les statistiques officielles de chaque pays.

Et pour une fois, on sait exactement de quoi l'on parle, alors que les chiffres donnés ici et là sont le plus souvent imprécis. Les statistiques habituelles ne prennent en compte que les emplois à temps complet, ce qui fausse tout. Et on ne sait jamais de quelle durée du travail il s'agit : officielle, officieuse (conventions), ...

Par exemple, pour les Etats-unis :
http://www.bls.gov/ces
(vers le milieu, employment and earnigs, table B-2)
Moyenne générale, tout le privé : 33,8 heures de travail par semaine.

Pour la Grande-Bretagne, des explications plus précises sont données ici :
http://travail-chomage.site.voila.fr/britan/32h.htm

11:45 AM

 

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