Site de débat d'idées, animé par des blogueurs de toutes tendances politiques, France Politique est le lieu où s'échangent et s'affrontent les opinions, les réflexions et les convictions les plus diverses.

24 avril 2006

Sur l'Economie de Marché

Tout spécialement pour mon ami Nicolas qui trouve que je délire quand je dis que la gauche française n'a pas encore reconnu l'économie de marché (sous-entendu "accepté"), voici les résultats d'un sondage international paru en mars dernier, très instructifs et bien déprimants.

Il s’agit d’une enquête réalisée par l’Institut de sondage international GlobalScan pour le compte de l’Université du Maryland. Cette enquête a été réalisée dans vingt pays, sur la base d’un échantillon de 1000 personnes par pays.

La principale question avait le mérite de la simplicité : « Le système de libre entreprise et de l’économie de marché est-il le meilleur pour l’avenir ? ».

Dans l’ordre décroissant des réponses positives, on trouve en tête…la Chine : 74% des Chinois répondent d’accord à la question posée et seulement 20% pas d’accord. C’est une sacrée révolution, peut-être l’un des événements majeurs de ce début de siècle. On trouve en second les Philippines (73% d’accord, 23% pas d’accord), puis, fort logiquement, les Etats-Unis (71% d’accord, 24% pas d’accord).

Ensuite, et c’est là encore une autre révolution très encourageante, on trouve des économies du « tiers-monde » si tant est que cette expression ait encore un sens : la Corée du Sud (70% d’accord et 19% pas d’accord), l’Inde (70% d’accord et 17% pas d’accord), ou encore l’Indonésie (68% d’accord et 29% pas d’accord). La Grande-Bretagne est bien placée (personne ne s'en étonnera) avec 67% d’accord et 27% pas d’accord. On notera aussi le Nigeria en huitième position (66% contre 29%), puis le Canada (65% contre 29%) et l’Allemagne (65% contre 32%).
Ensuite l’Espagne (63% contre 28%), mais aussi la Pologne (63% contre 19%). Le Mexique (61% contre 38%), l’Italie (59% contre 31%), puis le Kenya, le Brésil ensuite.

Reste quatre pays en dessous de 50%. Mais pour trois d’entre eux les oui l’emportent largement sur les non : la Turquie (47% contre 35%), la Russie (43% contre 34%) et l’Argentine (42% contre 29%).

Cela fait 19 pays sur 20. Et le vingtième ? C’est la France, bien entendu, avec 36% de d’accord et 50% de pas d’accord. Nous sommes le seul pays au monde, dans cet échantillon très représentatif des divers niveaux de développement et des sensibilités politiques diverses, où le non l’emporte (et avec quel écart) sur le oui.

Une autre exception française sans doute...

20 avril 2006

Collision algérienne

Le 19 avril 2006, dans le Monde :

Dans un discours prononcé le 16 avril lors de l'inauguration d'une usine dans l'est du pays, et retransmis le lendemain à la télévision, Abdelaziz Bouteflika a dénoncé la "colonisation", responsable d'un "génocide contre le peuple algérien (mais aussi contre) notre identité, notre histoire, notre langue, nos traditions". "Nous ne savons plus si nous sommes des Amazighs (des Berbères), des Arabes, des Européens ou des Français", a-t-il lancé.

Le 20 avril 2006, Dépêche AFP :

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika "est en France" pour raisons médicales, a annoncé jeudi à l'AFP une source médicale française, précisant qu'il s'agit d'une "consultation".

Apparemment, M. le Président se sent très Français dès qu'il est malade...

15 avril 2006

Ségolène Royal : Ma vision de l'économie

Vous allez dire que je m'acharne mais là, ça dépasse les bornes.

Ségolène fait cette semaine la couverture de Challenges (Groupe Nouvel Obs) où dans une double page intitulée "femina economica", elle livre sa vision de l'économie, enfin quand je dis vision, je suis gentil.

Morceaux choisis :

Comment diviser par 2 le chômage d'ici à 2012 comme le promet le PS ?
Répondre aux besoins des secteurs sous tension, ce qui suppose d'y améliorer les conditions de travail et les perspectives de carrière. Choisir un système gagnant-gagnant et investir dans le nerf de l'innovation et des activités de demain. Plus de sécurité pour plus de confiance, donc plus de croissance et plus d'emploi, c'est cette dynamique qu'il faut stimuler.

Vous avez dit qu'il fallait aborder avec souplesse la problématique des 35h :
Il faut cesser de dire que les 35h sont responsables de tous les maux. Il vaut mieux des salariés bien formés, bien motivés et bien payés pendant 35h que des salariés démotivés.

Comment relancer la croissance ?
En restaurant la confiance. Une politique fine de régulation économique doit permettre de relancer la croissance quand elle ralentit et de constituer des réserves quand elle repart.
Il faudra aussi une politique d'innovation très volontaire.

Faut-il vraiment accroitre les salaires au risque de détériorer la compétitivité des entreprises ?
Il faut payer le travail à son juste prix. Le respect de la valeur travail suppose des conditions de rémunération, donc de vie, qui permettent aux salariés de se loger dignement, de fonder une famille, de faire des projets. La france ne s'en sortira pas en alignant ses salaires sur ceux des pays émergents.

Comment financer les promesses déjà inscrites au programme du PS (revenus pour insérer les jeunes dans l'emploi, allocations-logement jeunes) ?
L'Etat s'est appauvri parce que le gouvernement a laissé filer la dette et ne sait pas réformer sans accroître les inégalités. La première chose à faire c'est une fiscalité juste et des finances publiques meiux gérées. Pour que chaque euro dépensé soit un euro utile.

Quelle doit être, selon vous, une politique économique de gauche ?
C'est faire en sorte que la France saisisse toutes ses chances et valorise tous ses atoûts.

Alors, je veux bien tout entendre, qu'un candidat à la présidentielle n'a pas à connaître à fond tous les dossiers mais plutôt à incarner une vision de la France et de la société (c'est d'ailleurs un point de vue que je ne suis pas loin de partager), mais il y a des limites au Volapük médiatique où je parle pour ne rien dire ou pour énoncer des évidences (qui n'est pas d'accord avec tout ca ?). A moins de n'être là que pour occuper le terrain dans notre "part de cerveau disponible"...

On attend le vrai programme avec impatience.

14 avril 2006

Projet de loi pour la Fonction Publique

Le gouvernement veut motiver davantage ses fonctionnaires.

Il prépare un avant-projet de loi qui devrait être prêt dans quelques semaines pour son approbation en conseil des ministres, avant de passer devant les députés et au Sénat. "L'objectif est de rendre ce corps plus professionnel avec un fonctionnement plus proche de celui d'une entreprise privée", explique-t-on au Ministère. D'où le développement d'une idée centrale basée sur "l'évaluation objective de l'accomplissement" du travail. "Il ne s'agit pas tant de punir que de récompenser les employés qui travaillent bien ; l'objectif étant de rendre attractive la carrière de fonctionnaire, d'encourager l'esprit de carrière et l'idée de progression", explique-t-on.

Rassurez-vous chers camarades, nous ne sommes pas en France mais en Espagne et le projet de loi, qui recueille la faveur des syndicats, est porté par le gouvernement de gauche de José Luis Zapatero.

Qu'en pense-t-on rue de Solferino ?

13 avril 2006

Expertise populaire

Lu à propos du site desirsdavenir.org si chaudement conseillé par Nicolas, de la bouche même de Ségolène:

"J'ai acquis la conviction que les citoyens, lorsqu'un problème est vécu ou lorsqu'un progrès est espéré, sont des "experts" légitimes de la question posée, y écrit la députée des Deux-Sèvres. Dans un monde de plus en plus complexe mais aussi informé, chacun détient une part de vérité."

C'est vrai que nous sommes tous (moi le premier) des experts de politique internationale, d'économie, de politique sociale, d'éducation, de services publics, de diplomatie, de culture, et j'en oublie sûrement (j'ai tellement de compétences mais si peu de mémoire).

Vous avez dit POPULISME ???

A moins, bien sûr, que toute la subtilité ne réside dans les guillemets...

 
web statistics