Site de débat d'idées, animé par des blogueurs de toutes tendances politiques, France Politique est le lieu où s'échangent et s'affrontent les opinions, les réflexions et les convictions les plus diverses.

31 mai 2006

Une certaine idée de la France

Désolé de te décevoir Desirdavenir (une fois de plus) mais j'ai bel et bien lu le discours de Nicolas Sarkozy qu'il a prononcé à Nîmes début Mai.

Mon idée initiale était d'apporter un regard critique sur ce discours, très remarqué par les médias à l'époque, comme j'ai pu le faire sur les idées de Ségolène Royal dans ces mêmes colonnes, et de renvoyer tout le monde dos à dos dans l'attente de propositions concrètes et d'un programme enfin finalisé.

Et je dois avouer, mais cela ne devrait pas étonner notre ami progressiste, que j'ai été séduit par la teneur de ce document, qui présente une vision de la France à la fois ouverte et tournée vers l'avenir mais qui ne renie rien de son passé et de ses origines. Qui affirme ses valeurs et prétend les défendre. Qui refuse le déclin et combat le politiquement correct. Je veux bien comprendre que Desirdavenir ne soit sensible ni aux citations de de Gaulle, ni à celles de Malraux, encore moins à Bonaparte mais il me paraît important pour un candidat à la présidentielle d'élever le débat, d'expliciter sa vision de la France et de tracer la voie qu'il demandera au peuple français de suivre avec lui. C'est ce qu'à fait Nicolas Sarkozy dans ce discours dont le maître mot est la France. Et clairement, moi, ça m'intéresse de savoir quelle vision ont nos politiques de la France et quelles sont les valeurs profondes qui sous-tendent leur action politique.

On reconnaît bien dans la formule de notre ami Desirdavenir, "quelques accents villiérien", la vieille technique de l'archéogauche (usée jusqu'à la corde par Mitterrand) qui cherche à culpabiliser la droite d'affirmer ses propres convictions en pratiquant l'amalgame avec l'extrème-droite. Mais cela ne marche plus, mon ami, tu devrais le savoir !

Comme le disait le Monde en commentant ce même discours : "Dans cette région où le Front national est puissant, où le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers cherche à se développer, M. Sarkozy a tenté de s'éloigner au maximum de leurs slogans, après avoir paru s'y conformer. Dénonçant "la pensée politiquement correcte" qui, selon lui, a contribué à donner à "l'extrême droite le monopole du mot patrie", il a assuré ne se reconnaître "en rien dans les discours xénophobes, haineux ou racistes"."

Tout est dit.

Pour ceux qui souhaiteraient se faire une idée par eux-mêmes, je rappelle le lien à suivre : http://www.u-m-p.org/site/GrandDiscoursAffiche.php?IdGrandDiscours=198

Pour le commentaire du Monde :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-770049@51-769895,0.html

Amicalement votre,

24 mai 2006

Comment éviter l'obsession ?

Oui, comment éviter cette obsession quand il ne se passe pas une journée sans que Mme Royal ne fasse parler d'elle, dans la presse, à la télé ou sur Internet (hier un Chat sur le site du Monde, aujourd'hui un autre sur le site des Echos) ?

Par ailleurs, c'est toi même cher Désirsdavenir qui a attiré notre attention sur cet article, lien à la clé, et qui voudrait maintenant que l'on s'abstienne de tout commentaire ? Ce n'est pas très sérieux, ni très démocratique.

Mais n'aie crainte, je me ferai un plaisir de commenter également les projets (pardon je voulais dire "théorie générale" et "ébauche de méthode") de Strauss-Kahn, Fabius et Lang dès qu'ils seront connus. Idem pour celui de Sarkozy (mais je vais bien te trouver d'ici là quelques bribes du discours-programme/méthode/théorie qu'il a prononcé début mai à Nîmes et que tu peux consulter d'ores et déjà en ligne http://www.u-m-p.org/site/GrandDiscoursAffiche.php?IdGrandDiscours=198).

En tout cas, bravo pour ton talent dans les descriptions de scènes érotiques (quels dialogues !), visiblement on est bien informé au Parti Socialiste de la vie intime de la Madonne et du Culbuto...

Mais moi tu sais, une seule méthode me convient... à la Hussarde !

Ségolène Royal ratisse large dans les Echos

Mme Royal a accordé la semaine dernière une interview aux Echos dans laquelle elle présente les grandes lignes de son programme économique, et ce, pendant que les autres présidentiables socialistes peinent de plus en plus pour exister dans les médias. Je remercie ici publiqueent Desirsdavenir d'avoir attiré notre attention sur cet article dont je vous livre ici mon commentaire.

Une impression générale tout d'abord : la ligne directrice de la communication de Mme Royal n'a pas varié d'un iota (cf nos posts précédents), elle poursuit la présentation d'une politique générale attrape-tout, susceptible de plaire au plus grand nombre, mais dont on se demande quel sont le réel degré d'applicabilité et le niveau de conformité aux exigences du Parti Socialiste. Ni tout à fait libérales - ni tout à fait dirigistes, ni tout à fait sécuritaires - ni tout à fait laxistes, évitant les sujets polémiques et les positions tranchées, ses idées sont, pour la plupart, à ce jour difficiles à contredire tant elles relèvent du bon sens.

Qui pourrait sérieusement ne pas vouloir : "conjuguer deux formes d'efficacité: économique et sociale", "tenir compte de manière équilibrée des besoins des entreprises et de la dignité des salariés", "investir dans la recherche et l'innovation", "défendre nos entreprises lorsqu'elles sont menacées", "en finir avec l'archaïsme des relations sociales", "réduire les déficits", "défendre les familles" ?

Exemple typique de son habileté à ne vouloir pas prendre parti de manière franche, à la question "Approuvez vous l'attitude du député Jean Lassalle qui a fait une grève de la faim? ", elle répond "Non, c'est le dévoiement de l'action parlementaire" avant de vite corriger le tir "même si je ne mets pas en cause la sincérité de Jean Lassalle". Quelle conviction !

Difficile donc au milieu de tous les lieux communs du type "il faudra mettre en place les nouvelles sécurités adaptées aux mutations de notre monde" ou autre "il peut y avoir dans la libre-concurrence des facteurs de progrès si celle-ci est régulée pour être mise au service du progrès (sic)", de relever quelques propositions concrètes. A part l'adhésion obligatoire à un syndicat pour tous les français, le transfert des cotisations famille et maladie sur la fiscalité et l'augmentation du smic (sans plus de précisions), pas grand chose à se mettre sous la dent...

Mais on nous l'a dit et répété, le PS travaille à son projet et les propositions seront bientôt là.

Souhaitons qu'elles aillent un peu plus au fond des choses que ce catalogue de bonnes intentions que de l'UDF à Alternative Libérale en passant par l'UMP (Villepin et sa flexi-sécurité), tout le paysage politique français hormis les extrèmes pourrait tout autant revendiquer.

Et je crains que ce soit bien là que les problèmes commencent pour Mme Royal...

PS: Je ne m'étendrai pas sur la caricature de la droite faite en fin d'article par Mme Royal lorsque justement on lui fait remarquer que sa vision de l' "ordre juste" est aussi un thème de droite, faisant écho à la "Réforme juste" de Nicolas Sarkozy. "La droite c'est l'autoritarisme, l'injustice, le désordre", "Dans les cités où le désespoir et la colère s'accumulent, dans le monde du travail où règne la peur d'être débarqué du jour au lendemain, dans l'ensemble de la société où le 'descenseur' social est inexorablement en marche, à la tête de l'Etat : partout la droite sème l'injustice et crée le désordre."
Il faut bien essayer de se démarquer comme on peut...

22 mai 2006

Modèle Scandinave : ce qu'on ne dit pas...

Décidément le Modèle Scandinave a la côte. Après le modèle japonais dans les années 80, puis le modèle Rhénan, tous passés de mode depuis, c'est le modèle danois qui aujourd'hui inspire le plus nos élites, promptes à détecter à l'étranger ce qui pourrait, par un simple copier/coller, résoudre la crise du modèle social français.

Pensez donc, un modèle qui concilie performance économique, flexibilité des entreprises, taux de syndicalisation record, forte protection sociale et sécurité des salariés dans leur parcours professionnel, cela a de quoi faire rêver tout ce que la France compte de sociaux-démocrates, déclarés ou inavoués, de Dominique Strauss-Khan et Ségolène Royal à François Bayrou et Dominique de Villepin.

Mais qu'y a-t-il vraiment derrière les miracles de ce modèle danois partout cité en exemple ? Les français sont-ils prêts à en payer le prix ?

Voici quelques uns des fondements de ce modèle :

- liberté de licenciement (un employeur danois qui licencie n’a aucune indemnité à verser si l’employé a moins de 12 ans d’ancienneté) ;
- pas de salaire minimum légal ;
- pas de durée maximum légale du temps de travail ;
- obligation de suivre des formations et/ou stages en cas de perte d'emploi ;
- obligation de ne pas refuser plus de deux offres d’emplois, sous peine de suppression des allocations ;
- maintient 90% du revenu du demandeur d’emploi, mais limité à une durée maximale de 4 ans ;
- des contrats «aidés» qui ne permettent pas au salarié qui en bénéficie de reconstituer ses droits au chômage ;
- obligation d'adhérer à un syndicat si le salarié désire une assurance chômage (ce sont les syndicats qui gèrent le régime d’indemnisation).

Je ne suis pas sûr que tout cela soit si facilement applicable en France...

18 mai 2006

Solidarité, les leçons de la Gauche

Juppé, Seguin, Barsach, comme tu y vas cher Desirsdavenir, nous aussi on aimerait bien, mais c'est sans espoir, ils ont tous quitté la vie politique nationale ! Pourquoi ne pas plutôt, quitte à rajeunir un bon coup le paysage politique français, renouveler sa classe dirigeante et apporter un bon lot d'idées neuves, faire confiance à Fabius, Lang, Guigou, Strauss-Kahn, Aubry ou Emmanuelli (tous membres de la commission du projet du PS) ? Un vent d'air frais doit souffler sur le projet socialiste, c'est sûr...

A ce propos, c'est quand même énorme de donner des leçons de démocratie participative quand on sait réellement comment se passe l'élaboration du projet socialiste qui est l'affaire d'une commission comprenant tous les éléphants et du bureau national, avec quelques forums-prétextes. Les militants n'auront qu'une semaine pour lire le projet officiel, débattre en section sans retour possible sur le texte et voter... Ce n'est pas ça qu'on appelle le "centralisme démocratique" ?

Je ne pense cependant pas pour autant que l'UMP fasse mieux mais en tout cas il ne fait pas moins bien. Chaque mois des conventions thématiques destinées à structurer le projet sont organisées réunissant responsables politiques, experts, universitaires et membres de la société civile. Les fédérations organisent également des débats avec les militants dont les conclusions guident l’élaboration de la motion de synthèse distribuée aux participants et mise en accès libre sur le site internet pour que les adhérents puissent se prononcer (voter pour les propositions). Ce n'est pas terrible, c'est un fait, mais cela vaut bien se qui se fait ailleurs.

Quant aux grandes lignes du programme de la Droite, comment pourrais-tu mon ami les ignorer, tes chefs en parlent tous les jours à la radio, dans les journaux, à la télévision : précariser les plus démunis, virer tous les fonctionnaires, diviser par deux les salaires, introduire l'anglais comme langue officielle et le dollar comme monnaie, fermer les universités, prendre aux pauvres pour donner aux riches, supprimer les allocations de toutes natures (assedic, prestations familiales...), généraliser le stage comme unique contrat de travail, privatiser l'éducation nationale, rendre le cathéchisme obligatoire dans le primaire, mettre un flic à chaque coin de rue, et j'en oublie sûrement...

Sinon, j'ai une petite question : tu relèves, cher ami progressiste, l'absence de solidarité actuelle au sein de la Droite, c'est un fait, mais Mitterrand et Rocard étaient-ils solidaires ? A moins que l'exemple de la solidarité soit donné par Fabius appelant à voter Non et allant à l'encontre du référendum interne socialiste ? Ou, autre exemple, lorsque la candidature de Mme Royal est accueillie au PS à coups de "la politique n'est pas un concours de beauté" et autres "mais qui va garder les enfants" ? Ah non, ça y est, je l'ai, le meilleur exemple de solidarité est donné par Fabius et Melenchon assurant pouvoir prouver un "bidonnage" au lendemain de la victoire de François Hollande lors du vote des militants du PS pour le congrès du Mans !

C'est ce que j'aime le plus chez la plupart des femmes et des hommes de gauche, cette propension naturelle à donner des leçons au monde entier, cette arrogance du "moi je sais", en étant toujours sûr de leur bon droit, juste parce qu'ils sont de gauche. Ce n'est pas fatiguant à la longue d'avoir toujours raison ?

Enfin, puisque tu appelles de tous tes voeux un vrai débat d'idées "que tu ne vois pas poindre", je ne peux que te conseiller de relire mon Post sur le projet de loi sur l'immigration et, au lieu de biaiser en niant tout intérêt aux sondages, de nous donner ton point de vue.

Amicalement vôtre.

16 mai 2006

Précisions

A mon tour de remercier Désirsdavenir pour ses (trop rares) contributions, je me sens un peu moins seul...

Venons-en au fond maintenant et à ces fameuses contradictions soulignées si malicieusement par notre ami progressiste, lui-même si peu contradictoire dans ses prises de position (le dernier exemple portant sur les investissements étrangers en France - voir le post intitulé "Qualité Française" et les commentaires associés).

Si j'ai cru bon de partager avec tous cet éditorial de la Croix c'est qu'il souligne à mon sens la dérive que nous devons tous éviter de fonder nos jugements sur des impressions et des éléments non avérés, comme dans le cas précis de la célébrissime affaire Clearstream où nos chers députés socialistes, rejoints par leur nouvel allié centriste, M. Bayrou, déposent une Motion de censure contre le gouvernement sur la base de faits non prouvés et sur lesquels la justice ne s'est pas encore prononcée. Qui accuse-t-on ? De quoi ? Quelles sont les preuves ? On eût préféré que toute cette affaire fasse émerger une série de propositions claires du Parti Socialiste sur la refonte de nos institutions. Cela les eût grandis, plus que ces gesticulations et ces vociférations sans lendemain. Et je ne parle pas du risque pris ainsi par les socialistes de favoriser une fois de plus le sentiment de "tous pourris" en se voyant opposer les exemples de la rivalité au sommet du pouvoir entre Mitterrand et Rocard, les sombres affaires de la fin de règne Mitterrandien, sans parler des enquêtes de la DST diligentées par Jospin pour essayer de discréditer Chirac avant 2002 (les 300 supposés millions déposés sur un compte japonais)... Cela n'est bon pour personne et finit par dégoûter les français de la politique et de leurs dirigeants de tous bords.

Par ailleurs, il n'y a là aucune contradiction avec le fait de rapporter les propos d'Alain Etchegoyen concernant Mme Royal qu'il a réellement cotoyée, contrairement à nombre de ses actuels supporters qui ne se fondent que sur l'image de cette dernière pour étayer leur admiration béate (comment pourrait-il en être autrement puisque son programme reste encore inconnu de tous), et sur laquelle il est en droit de porter un jugement. Au contraire, on oppose bien ici, l'image perçue à la réalité, les impressions aux faits. Quant à la présentation de M. Etchegoyen, Commissaire Général au Plan, agrégé de philosophie, ancien conseiller spécial de Claude Allègre, enseignant à Louis-le-Grand, en simple "collaborateur de Ségolène Royal" cela prête à sourire.

En dernier lieu, je me permettrai enfin de relever que notre ami Désirdavenir est moins critique sur la valeur des sondages, ces "gadgets médiatiques pernicieux", lorsque ceux-ci mettent Mme Royal en tête des prétendants à l'investiture du Parti Socialiste ou attestent du rejet du CPE par l'opinion publique française. Visiblement, il y a sondage et sondage... Je n'ai néanmoins jamais dit qu'il fallait gouverner la France au rythme des sondages d'opinion (loin de là) mais je tenais à verser au débat sur l'immigration l'état actuel de l'opinion des français sur ce sujet qui, pour moi, est une surprise. Pour Désirsdavenir aussi manifestement...

La loi sur l'immigration largement approuvée par les français

Près de 3/4 des Français jugent justifiées des dispositions du projet de loi sur l'immigration présenté par Nicolas Sarkozy, selon un sondage BVA pour le Figaro et LCI rendu public mardi dernier.

Ainsi 76% des personnes interrogées considèrent comme "justifié" le fait de n'accorder une carte de séjour à un étranger que s'il accepte de suivre une formation civique et un apprentissage du français. 20 sont d'un avis inverse et 4% ne se prononcent pas.

Les sondés sont presque aussi nombreux (73%) à approuver le fait de demander à un immigré souhaitant faire venir sa famille en France qu'il justifie de conditions de ressources et de logement adaptées. 22% jugent cette mesure injustifiée et 5% ne se prononcent pas. L'approbation de ces mesures concerne aussi bien les électeurs de droite que ceux de gauche : ces derniers sont respectivement 76% et 71% à les approuver, contre 81% et 80% des sympathisants de droite.

60% des personnes interrogées considèrent en outre que les règles actuelles pour encadrer l'immigration ne sont pas satisfaisantes, contre 28% d'un avis contraire. 12% ne se prononcent pas. Là encore, ce jugement est majoritaire à droite (75%) et à gauche (56%).

En revanche, les propos de Nicolas Sarkozy affirmant que si les immigrés n'aiment pas la France, ils peuvent la quitter, divisent davantage. Une petite majorité, 51% contre 42%, affirme qu'ils correspondent à leur sentiment. Mais si 68% (contre 28%) des électeurs de droite approuvent le ministre de l'Intérieur, ils sont 56% à gauche (contre 39%) à le désapprouver.

Une loi sur l'immigration à un an des présidentielles n'est peut-être pas la plus urgente des priorités mais on est loin du supposé "tollé" que déclencherait ce projet de loi dans l'opinion si l'on en croit les médias...

14 mai 2006

Ségolène par ceux qui l'ont pratiquée...

Dans un récent article, le philosophe (de gauche) et ex-Commissaire au Plan viré par Villepin, Alain Etchegoyen nous éclaire un peu plus sur le personnage (c'est le mot juste) de Ségolène Royal telle qu'il a pu la cotoyer lors de son passage au Ministère de l'Education Nationale de Claude Allègre.

Je vous en livre les passage les plus "éclairants":

"Je suis admiratif de la façon dont elle a sculpté et sculpte son image. C'est un travail d'orfèvre."

"Sous couvert d'intuition féminine, elle ne pensait qu'à faire des coups, elle était parasitée par une obsession, la construction de son image de femme politique. Elle se précipitait dès qu'il y avait une affaire de bizutage ou de pédophilie et, loin de la compassion, on sentait chez elle le frémissement d'une jouissance profonde à la perspective d'apparaître dans les médias".

"Ce dont je me souviens surtout lors de son passage au Ministère de l'Education Nationale, c'est de sa manière de travailler. J'ai eu beaucoup de mal avec elle. Au lieu d'un va-et-vient constant avec ses collaborateurs, elle laissait faire le travail et attendait le dernier moment pour dire 'Non' et tout arrêter. Elle parle de démocratie participative mais je la vois plus proche du populisme. Avec elle c'est 'Vos idées sont les miennes'".
"Son image dans l'opinion publique ne vient pas de son bilan. Aucune de ses actions n'est vraiment connue du grand public. De son image de femme puis de mère de famille, elle a fait un avantage concurrentiel. Je me souviens d'une interview dans Gala dont le titre était "Je suis avant tout une maman".

"De sa constante première place dans les sondages, je vois le signe d'une vacuité de la gauche. Pour l'instant la gauche n'a pas de programme et, face à la déliquescence de la droite, les électeurs de gauche se disent que se serait dommage de rater ça et Ségolène Royal représente la seule chance de gagner".

Mais rassurez-vous, amis "progressistes", le portrait à charge qu'il dresse de Dominique de Villepin est tout aussi mordant dont il estime que "le grand homme ne s'est avéré être qu'un homme grand".

Il dit également de Laurent Fabius qu'il a une intelligence supérieure mais une sensibilité inférieure. Et de Lionel Jospin qu'il a l'impénétrable arrogance du bon droit. Lionel Jospin pense que parce qu'il est de gauche il est dans le bon droit...

12 mai 2006

Affaire Clearstream: Quel plaisir de se rouler dans la boue !

Chers amis, voici un extrait de la chronique de Bruno Frappat dans La Croix datée des 6,7 et 8 mai où, après avoir évoqué la disparition de Jean-François Revel, il écrit ce qui suit sur l'Affaire Clearstream et qui donne à réfléchir :

"On ne saura jamais comment Revel aurait commenté dans ses chroniques la terrible et sombre affaire Clearstream. On se doute un peu qu'il eût, une fois de plus, dénoncé le journalisme de précipitation et l'opposition enfiévrée s'additionnant pour réclamer la démission d'un premier ministre sous la seule raison qu'un témoignage indirectement rapporté l'accusait d'une vilenie non prouvée.On imagine sans grand risque de se tromper que Revel eût brodé sur le masochisme français, sur notre incapacité à vivre la politique comme une lutte d'idées et de propositions, lui préférant la version feuilleton sordide, méchants terrés dans l'ombre, dagues sorties du fourreau, traîtres rodant dans les parages de la vertu, équipages douteux, associations d'intérêts et de malveillances. Il eût moqué la presse, le pouvoir, les assemblées, les benêts et les forbans, et renvoyé tout le monde dos à dos. Il eût redit qu'on ne faisait de bonne politique ni avec de bons sentiments ni avec de mauvaises pensées et que, décidément, cette France qui va, court à sa perte avec arrogance, fonçant dans les murs qu'elle dresse elle-même devant son propre avenir, se plaisant à donner au monde le spectacle d'une troupe d'ivrognes à la sortie d'une soirée trop arrosée et criant dans la nuit tandis que les braves gens essaient de dormir. Il eût brocardé cet échauffement, ce choc des outragés compétitifs et des vertueux ambitieux. Il eût rappelé quelques épisodes de l'Antiquité, cité des vers de Racine, une formule de La Bruyère et rêvé avec beaucoup que ce déluge, lui aussi, sur la terre de nos soucis "stagne un instant" puis disparaisse."

02 mai 2006

Quand le ridicule français se promène à l'étranger

Je viens d'acheter une biographie de Jean-François Deniau, homme politique et surtout homme d'action dont les convictions et l'engagement me touchent. Il fut, entres autres responsabilités, un grand diplomate et je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement avec cet article que vous avez peut-être déjà lu sur notre actuel Ministre des Affaires Etrangères, M. Douste-Blazy. Une nouvelle démonstration, si besoin en était, de l'état de décrépitude de nos institutions et du manque d'ambition, de compétences et de sens de l'Etat de nos dirigeants actuels.
Désolé pour la longueur, mais cela vaut le coup !

Philippe Douste-Blazy, "Mister Bluff" au Quai d'Orsay (Le Monde - 27.04.06)

Le ministre des affaires étrangères ne parle pas l'anglais, ni l'espagnol, ni aucune autre langue que le français. Il ne pratique pas non plus le langage diplomatique qui oblige à peser la moindre virgule avant d'évoquer les affaires du monde. Ce n'est pas forcément un mal de s'affranchir de la norme technocratique. Mais cela terrifie les ambassadeurs, le Quai d'Orsay, Matignon, et l'Elysée, qui ont pris l'habitude de le faire suivre à la trace par un fonctionnaire armé de dossiers et d'un magnétophone. Le ministre n'a pas toujours une vision très claire de la géopolitque. Il s'est laissé plusieurs fois surprendre à confondre Taïwan et la Thaïlande, la Croatie et le Kosovo. Lorsqu'une catastrophe aérienne a endeuillé la Martinique, le 16 août 2005, il a voulu aussitôt se rendre à Fort-de-France. Il a fallu que l'Elysée intervienne pour rappeler que les Antilles ne sont pas un territoire étranger. Quand il s'ennuie dans une réunion, même devant les plus grands directeurs du Quai d'Orsay, il peut ostensiblement sortir son téléphone portable et pianoter des SMS sans plus rien écouter. Il y a quelques mois, Condoleezza Rice a fait appeler son cabinet. La conseillère du président américain avait joint tous ses homologues et souhaitait parler à Philippe Douste-Blazy. C'était un vendredi. Le ministre était dans sa circonscription de Toulouse. Sans traducteur ni conseiller diplomatique auprès de lui. Selon des sources diplomatiques, le Quai, à la grande surprise de Washington, a préféré dire à l'Américaine de rappeler après le week-end. Les premiers mois après son arrivée, en juin 2005, les diplomates français vivaient dans la terreur de ses gaffes. En visite à Gaza, en septembre, on le vit assurer que les Israéliens étaient prêts à embaucher de jeunes Palestiniens, alors même que les permis de travail, déjà en nombre très réduit, sont seulement attribués aux hommes mariés de plus de 35 ans depuis plus de dix ans. La presse israélienne, éberluée, l'a suivi jusqu'au musée Yad Vashem de la Shoah, à Jérusalem. Long arrêt devant une carte d'Europe qui présente chaque pays en deux colonnes figurant l'importance des communautés juives "avant et après" la seconde guerre mondiale. Le ministre français : "Il n'y a pas eu de juifs tués en Angleterre ?" Réponse gênée du conservateur du musée : "Mais, M. le ministre, l'Angleterre n'a pas été occupée par les nazis." M. Douste-Blazy n'a pas sourcillé et a repris : "Mais il n'y a pas de juifs expulsés d'Angleterre ?" A New York, après un dîner important à l'ONU entre ministres, sans les conseillers, les diplomates français réclament, comme c'est l'usage, un débriefing. Le ministre se montra si flou qu'il fallut réclamer un compte rendu... à son collègue britannique. Dominique de Villepin, qui l'aime pourtant bien, s'agace souvent de ses déclarations à contretemps. Et Jacques Chirac a peu apprécié les propos très catégoriques de son chef de la diplomatie quant aux aspects "militaires" présumés du nucléaire iranien, propos qui ont valu au ministre une place de choix dans le New York Times du lendemain. La communication est l'un des dadas de Philippe Douste-Blazy. Il l'a d'ailleurs annoncé aux diplomates dès son arrivée. Aujourd'hui encore regrette-t-il devant nous, "les autres ministères sont sous le regard permanent des médias. Ici, la moindre phrase doit être travaillée pendant des heures, mais cela n'intéresse personne. TF1 ne fait jamais rien." Autant dire que son arrivée au Quai d'Orsay a désorienté bon nombre de fonctionnaires. "Tenir" ce ministère est difficile. Les dossiers sont multiples, complexes, mouvants. Les voyages sont nombreux. Tout dérapage peut provoquer un incident. Ici, un ministre faible est vite accusé de tous les maux : le déclin de la France dans le concert des nations, les réductions budgétaires qui affectent le ministère depuis déjà quatre ans. Mais au fond, on reproche surtout à "Douste" d'être le syndrome de cette fin de règne élyséenne qui n'en finit pas. Le jugement est sévère. Il n'est pas toujours partagé par ses prédécesseurs. Alain Juppé l'encourage à persévérer. Le socialiste Hubert Védrine montre une certaine indulgence, en privé. Mais dans le sérail, on ne lui passe rien ou presque. A ses surnoms de toujours dans le monde politique, "Douste-Blabla" et "Docteur Douste et Mister Bluff", sont venus s'ajouter ceux de "Mickey d'Orsay" et "Condorsay" que les diplomates se susurrent entre eux d'un air déprimé. Philippe Douste-Blazy n'ignore rien de tout cela. Depuis vingt ans qu'il fait de la politique, il a toujours suscité l'engouement, puis le doute. "Avec lui, dès qu'on gratte un peu, on sent tout de suite le Formica", a souvent dit le député des Hauts-de-Seine André Santini, qui l'a côtoyé des années à l'UDF. "Douste" est malin, rapide, drôle souvent. Mais il a une incroyable légèreté intellectuelle qui fait à la fois son charme et sa limite. Lui-même explique les choses franchement : "Quatre ou cinq jours avant d'être nommé à Matignon, Dominique (de Villepin) m'a demandé ce que je souhaitais. Je voulais un ministère régalien pour compléter mon parcours. L'économie ou l'intérieur." L'exigence était ambitieuse. Certes, Philippe Douste-Blazy a mené en 2002 une partie de l'UDF dans le giron de l'UMP, alors chiraquien, et a pris fait et cause pour Dominique de Villepin contre Nicolas Sarkozy. Ancien médecin, il s'est plutôt bien débrouillé au ministère de la santé et a amorcé un début de réforme de l'assurance-maladie. Mais, en ce printemps 2005, il n'a pas de compétences pour ce qu'il réclame. Bercy paraît trop gros pour lui. François Pinault, l'un des rares grands patrons à côtoyer régulièrement Jacques Chirac, a mis en garde le président : les finances publiques et la relation aux entreprises ne s'improvisent pas. Quant à l'intérieur, ce n'est qu'à condition d'y être nommé que Nicolas Sarkozy est prêt à revenir au gouvernement. Villepin ouvre donc deux portes : un vaste ministère des affaires sociales ou les affaires étrangères. "Douste" opte pour le prestige du Quai. "Seulement, reconnaît-il, je suis arrivé après le non à l'Europe." L'Elysée et Matignon ne l'ont pourtant pas laissé seul aux manettes. Pratiquement aucune nomination d'ambassadeur n'est de son fait. Son cabinet, hormis une demi-douzaine de collaborateurs - dont trois chargés de la communication alors que ses prédécesseurs n'en avaient qu'un -, a été entièrement composé sous l'oeil de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin. Le directeur de cabinet, le très élégant et dévoué Pierre Vimont, est l'ancien patron du cabinet de Dominique de Villepin, puis de Michel Barnier au Quai d'Orsay. Le nouveau secrétaire général du ministère, Philippe Faure - un diplomate qui a passé dix ans dans le privé - est un ami du premier ministre. Et à l'Elysée, le sherpa du chef de l'Etat, Maurice Gourdault-Montagne, s'attache à faire du Quai d'Orsay le back office de la présidence. "Imaginez un peu : avec, au-dessus, un président de la République et un chef du gouvernement lui-même professionnel de la politique étrangère, note avec flegme l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, le titulaire du portefeuille ne peut être qu'un aimable second." Le ministre se moque pourtant que l'on puisse douter de sa compétence. C'est une de ses grandes forces que de n'avoir aucune des marques d'orgueil qui peuvent freiner l'audace. "Douste" aime le risque. Croit en sa chance. Méprise les fonctionnaires. Et rêve finalement d'une vie d'aventures. Longtemps, lui qui se vante d'être un bon pilote de rallye, il a lâché cette phrase à ceux qui lui recommandaient la prudence : "Quand j'aborde un tournant, j'accélère !" Lorsqu'il était ministre de la culture (1995-1997), il riait lui-même de ses insuffisances. On l'a vu faire chevalier "des chiffres et des lettres" un grand écrivain et débiter avec le plus grand naturel les fiches de lecture rédigées par ses collaborateurs. On l'a aussi entendu théoriser tout haut sa technique pour visiter une exposition d'art contemporain : "Passer les trois premières oeuvres... Ralentir à la quatrième... S'arrêter longuement à la cinquième et la déclarer très profonde. Ça marche très bien !" "Douste" s'en flatte : cette désinvolture ne l'a pas empêché jusqu'ici de faire une fulgurante carrière politique. Elle lui donne même le culot d'accomplir deux ou trois coups d'éclat. Au ministère des affaires étrangères, il a cependant vite vu qu'il ne parviendrait à trouver ni autonomie ni visibilité. Ses tentatives pour s'affirmer sur le contentieux nucléaire iranien ont été vitrifiées par l'Elysée. La ministre des affaires européennes, Catherine Colonna, a l'entière confiance du président pour tout ce qui relève de l'Europe. Et l'Afrique est la chasse gardée du président. Philippe Douste-Blazy s'adapte donc et se concentre sur ce qu'il sait faire : la médecine, l'humanitaire, la communication. Le 5 janvier, il a organisé le rapatriement en France d'une trentaine d'enfants libyens infectés par le sida et obtenu en échange de rencontrer un groupe d'infirmières bulgares emprisonnées par le régime de Kadhafi. Reprenant une idée de Bill Clinton, il jette aujourd'hui toutes ses forces dans la réalisation d'un projet ambitieux : la facilité internationale pour l'achat de médicaments (FIAM) qui vise à améliorer l'accès aux médicaments des populations des pays pauvres touchées par trois pandémies mondiales : le sida, la tuberculose et le paludisme. "Le fait qu'on laisse mourir les pauvres alimente le terrorisme", assure-t-il. La FIAM - et son adossement sur une taxe sur les billets d'avions voulue par Jacques Chirac - a été peaufinée à coups de réunions. Des réunions managées à sa façon. "Douste" a toujours su mobiliser autour de lui des jeunes gens ambitieux et rapides, communicants, producteurs de télévision, patrons de la radio NRJ, parmi lesquels le ministre se sent à l'aise parce qu'ils échappent aux circuits classiques de l'énarchie gouvernementale. Si la FIAM marche, Douste aura, après tout, laissé quelque chose d'utile de son passage au Quai d'Orsay. "Il a trouvé un terrain sur lequel il a prise", reconnaît un membre de son cabinet qui défend d'ailleurs cependant la "fraîcheur" de son ministre : "Il ne s'embarrasse pas de décorum, fonctionne à l'oral. Dans un univers où chacun pond des notes, cela a quelque chose de décapant et d'intéressant." Mais ensuite ? C'est là qu'est la difficulté. Philippe Douste-Blazy s'est peu à peu isolé au sein du monde politique. Bien sûr, sa séduction et son entregent lui ont d'abord valu des succès. Il fait toujours figure, à 53 ans, de gendre idéal et est le parrain d'une bonne douzaine d'enfants. Mais la plupart de ses anciens collaborateurs l'ont quitté, exaspérés par sa légèreté et son insatiable ambition. Pire, beaucoup lui reprochent de mentir partout sur tout, à tous. Au départ, cela ne l'a pas forcément desservi : il ment souvent avec talent. En 1993, le jour de la nomination du gouvernement d'Edouard Balladur, c'est en contrefaisant la voix du centriste Bernard Stasi qu'il parvient à décrocher un rendez-vous avec Simone Veil. Celle-ci est pressentie pour tenir les affaires sociales. Lui, vient de conquérir la mairie de Lourdes mais n'est encore qu'un de ces jeunes médecins qui gravitent dans les milieux rénovateurs du centre et de la droite. Il a cependant marqué la mémoire de l'ancienne présidente du Parlement européen, quelques années plus tôt, en la raccompagnant en voiture et sur des chemins défoncés, de Sarajevo en guerre. "Douste" l'appelle donc au restaurant et décroche un rendez-vous. Il la convaincra, au charme, de le prendre avec elle comme ministre délégué à la santé. Au fil des années, pourtant, ses amis se sont lassés de sa désinvolture à l'égard de l'argent de l'Etat, de l'amitié, de la fidélité. Les écouter, c'est entendre une longue liste d'histoires drôles et terribles de trahisons et de coups tordus. C'est voir "Douste" invoquer pour la vingtième fois l'agonie de son père (pourtant en parfaite santé), ou un rendez-vous avec Jacques Chirac (alors que la radio vient d'annoncer le président en province) pour justifier un retard qu'on lui aurait sans doute pardonné. C'est le trouver tour à tour généreux pour un malade, mais blessant pour un collaborateur. Capable de déplacer des montagnes pour une bonne idée et de perdre dans l'avion un dossier confidentiel. "Il se jette dans le vide parce qu'il sait qu'il a de la chance", explique l'un de ses anciens conseillers. "C'est un comédien extraordinaire qui, comme tous les comédiens, dépend uniquement du regard des autres, nuance un de ses rares amis de longue date, le producteur Jean-François Boyer. C'est vrai qu'il peut mentir, même à lui-même. Mais il veut à tout prix échapper à la médiocrité." Politiquement, ce mélange détonant qui a fait son succès est aujourd'hui sa faille. Nicolas Sarkozy a d'abord flairé en lui l'animal politique, capable de prendre d'assaut, en quinze ans, la mairie de Lourdes, le groupe UDF à l'Assemblée, les ministères de la santé, de la culture, des affaires sociales, la mairie de Toulouse, le secrétariat général de l'UMP. Mais Philippe Douste-Blazy, sans avoir lu Cortès, a brûlé tous ses vaisseaux en se plaçant en rival de Sarkozy pour Matignon, en 2002... alors même que Jacques Chirac n'avait l'intention de les nommer ni l'un ni l'autre. Puis en choisissant Dominique de Villepin. Depuis, le président de l'UMP se défie de lui. Mais il y a plus grave. "Douste" a peut-être façonné lui-même, à Toulouse, son ennemi mortel. Dominique Baudis, après avoir succédé à son père et tenu le Capitole pendant dix-sept ans, l'avait choisi comme dauphin à la mairie. Aujourd'hui, il reproche toujours à son successeur de ne pas l'avoir informé qu'une infâme rumeur courait sur lui dans l'affaire Alègre. Il ne pardonnera pas. "Baudis est un sniper. Il attend désormais d'avoir Douste dans son viseur et il tirera", prédit un proche du président du CSA. C'est aussi parce qu'il sait cela que le ministre s'inquiète parfois. Jusqu'à ce que son naturel le pousse à nouveau, parce que, dit-il, "il vaut mieux avancer pendant qu'il est encore temps."

Raphaëlle Bacqué

 
web statistics