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30 novembre 2006

Sa réponse est "Oui".

Qui, depuis 2003 et les aveux de salle de bains de Nicolas Sarkozy, aurait pu en douter ?

En tout cas, à ceux-là, il a apporté aujourd'hui une réponse claire et précise dans les colonnes de 6 quotidiens régionaux (et de Libé qui éventait le "scoop" dès hier soir sur son site web) : à la question "Etes vous candidat à l'élection présidentielle ?", il affirme sobrement "Ma réponse est oui".

Whaou le choc ! Le scoop ! Sarko candidat à l'Elysée ? Si c'est pas une surprise ça ! Un séisme politique ! L'échiquier politique français va s'en trouver bouleversé, c'est sûr.

Et dire qu'il y a quelques jours encore Nicolas Sarkozy promettait "quelques surprises" pour l'annonce officielle de sa candidature... Mais peut-être voulait-il parler du choix de reproduire la méthode Chirac de 1994 où ce dernier avait annoncé sa candidature dans "La Voix du Nord" ? Sarko dans les pas de Chirac, c'est peut-être ça la surprise. En dehors de cela rien de bien étonnant.

Ah si, j'allais oublier, finalement la rupture sera "tranquille" (sic). Communication, quand tu nous tiens...



Pour lire la totalité de l'entretien, c'est ici.

29 novembre 2006

Restructurations au PS ?

Ségolène Royal a annoncé la composition de son Etat-Major de campagne. Celui-ci, réduit à 15 personnes, sera dirigé par François Rebsamen (n°2 du PS et déjà pressenti comme futur Ministre de l'Intérieur en cas de victoire socialiste) et Jean-Louis Bianco (digne représentant de la Mitterrandie première période et ancien Secrétaire Général de l'Elysée).

Très centrée autour de l'entourage immédiat de la candidate (Dray, Chantepy, Menucci...) et n'échappant pas au clientélisme (la présence de Jack Lang en conseiller spécial ne semblant pas très emblématique d'un renouveau de la politique), l'équipe mise en place par Ségolène Royal ne comprend aucun membre des réseaux de Fabius ou DSK.

A ce titre, on ne peut qu'être curieux de voir ce qui va advenir des rapports de force à l'intérieur du PS après l'investiture-plebiscite de Ségolène Royal.

Si les partisans et l'équipe de Fabius sont d'ores et déjà courtisés par la candidate (Menucci a même proposé à Claude Bartolone de les rejoindre) dans un souci évident de pouvoir rassembler à gauche au second tour, celle-ci ignore ostensiblement DSK et ses troupes. Son ressentiment à l'égard de celui qu'elle juge comme le principal responsable des dérapages de la primaire est intense : "Je lui ferai payer cher ses coups tordus" a-t-elle promis. Mais c'est surtout parce qu'elle juge l'apport politique de la Social-Démocratie sauce DSK inutile dans la campagne qu'elle a rompu, du moins pour l'instant, les ponts.

DSK de son côté, mise sur les 20% acquis lors de la primaire et sur sa relative bonne tenue dans les sondage pour implanter durablement son courant au sein du PS et se poser, le cas échéant, en rival de Jospin comme "recours" du Parti.

Mais de nombreuses questions d'appareil restent encore en suspens : comment se positionnera au final le NPS (Nouveau Parti Socialiste) ? Se fondra-t-il dans la machine ségolienne ? On peut légitimement en douter. Que vont faire les Jospinistes ? On sait que Jospin n'a pas voté Royal et que Delanoë, aujourd'hui très cordial (pour ne pas dire plus) avec Ségolène, a quant à lui voté blanc lors des primaires. Jospin se voit-il toujours comme un ultime recours ? Les Fabiusiens cèderont-ils aux sirènes de la favorite des sondages ? Et au final, comment se comporteront les nouveaux militants à 20€ ? Quelle est leur soif de renouvellement du fonctionnement du Parti ?

Bref, la tectonique des plaques à l'oeuvre au Parti Socialiste est loin d'être achevée et le choix de Ségolène Royal par les militants socialistes pour les représenter pose finalement plus de questions qu'il n'apporte de réponses sur les mutations du PS. Aujourd'hui, l'attention est toute portée sur Ségolène Royal et la campagne qui débute contre la Droite mais demain ? Qui peut prédire comment les rapports de force évolueront ? Surtout en cas de défaite en 2007...

27 novembre 2006

Zéro pour Thierry Breton

Zéro. Zéro pointé même. C'est le chiffre de la croissance pour le troisième trimestre 2006 qui vient d'être donné par l'Insee, ce qui devrait porter la croissance annuelle de la France sur l'année à 2,1% maximum, au 22ème rang des nations européennes. Un taux sans commune mesure avec celui des Etats-Unis qui devrait atteindre 3,5% cette année après 4% l'année dernière...

On a peu entendu Thierry Breton, notre Ministre de l'Economie, commenter ce triste résultat. On le comprend, lui qui avait déclaré au Monde dès le mois d'août dernier que "tous les indicateurs économiques étaient au vert", que les chiffres étaient "tout à fait exceptionnels" et que la France allait réaliser en 2006 "l'une des plus fortes croissances de la zone euro et même que les Etats-Unis"...

A n'en pas douter ces chiffres tombent mal, à quelques mois d'une échéance électorale cruciale pour la Droite. Et c'est d'autant plus vrai que d'autres mauvais chiffres ternissent peu à peu la politique économique du gouvernement, comme le déficit extérieur qui devrait atteindre en 2006 son record historique à près de 30 milliards d'euros. Il y a fort à parier que ces chiffres ne manqueront pas d'alimenter le Parti Socialiste dans son discours de campagne.

Pourtant, une question aujourd'hui reste entière : ces mauvais résultats sont-ils le fruit d'une politique trop ou pas assez libérale du gouvernement actuel ?

J'ai bien ma petite idée sur la question mais...

23 novembre 2006

Frénésie législative à l'Intérieur

Comment capter et conserver l'attention des médias quand on est simple ministre, fut-il d'Etat, et que l'on ne peut influer sur la politique de la France dans son ensemble ou se faire remarquer par des prises de positions retentissantes à l'international ?

En faisant peuve d'un activisme législatif forcené bien sûr !

Nicolas Sarkozy, Ministre de l'Intérieur "pour se protéger des coups tordus", l'a bien compris :

Août 2002 : Texte sur l'Orientation et la programmation pour la sécurité intérieure.
Septembre 2002 : Orientation sur la justice.
Février 2003 : Loi aggravant les peines pour les infractions racistes.
Mars 2003 : Loi pour la sécurité intérieure.
Novembre 2003 : Texte sur la maîtrise de l'immigration.
Novembre 2003: Texte sur la répression des séjours irréguliers.
Mars 2004 : Adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité.
Janvier 2006 : Texte sur la lutte contre le terrorisme.
Avril 2006 : Répression des violences contre les mineurs.
Juillet 2006 : Répression des violences dans les manifestations sportives.

Et comme tout cet arsenal législatif n'est pas encore suffisant, nous voici maintenant à débattre de la "Loi sur la Prévention de la Délinquance". On se demande, à la vue de tous ces dispositifs (onze textes de loi en 4 ans), comment la criminalité peut encore survivre dans notre beau (et sûr) pays...

Pourtant, et c'est là à mon sens le risque politique majeur pour Nicolas Sarkozy, malgré une débauche de moyens législatifs et un activisme médiatique forcené, les résultats ne sont pas ceux escomptés. Si une baisse globale "des faits constatés" est observée, les violences aux personnes continuent, elles, à augmenter.

Allez, encore un petit effort M. Sarkozy, vite, une douzième loi !

21 novembre 2006

Le retour "d'Amstrad"



Après sa réélection à la Mairie de Bordeaux qui ne fut qu'une formalité, le "meilleur d'entre nous", le premier ministre droit dans ses bottes de 1995, le surdoué de l'ENA surnommé "Amstrad" par ses condisciples, Alain Juppé donc, fait sa rentrée médiatique au micro de France Inter dans l'émission de Stéphane Paoli, Le Franc Parler.

Malgré une fidélité à Chirac exemplaire (il refuse d'admettre que Chirac a trahi Giscard en 81), il reconnaît néanmoins que le bilan du chef de l'Etat est "contrasté" (le seul exemple donné d'une réalisation significative de l'action du Président est celui des 5000 vies épargnées par la lutte contre l'insécurité routière).

Comment éviter la machine à perdre à Droite ? Il faut d'après Juppé respecter le choix des militants UMP et "faire bloc derrière le candidat choisi". Ni plus, ni moins. Il n'a pas précisé néanmoins qui, à l'UMP, avait ses préférences.

Les priorités qu'il dégage pour l'action politique du prochain quinquennat : faire face à la mondialisation par l'innovation et créativité (tarte à la crème s'il en est), relancer l'Europe au moyen du noyau moteur des pays de l'Eurozone, devenir des "militants de la terre" (on ne peut s'empêcher de sourire en entendant ces mots dans la bouche de Juppé qui a pourtant bien passé 1/4 du temps de l'émission à parler d'écologie).

Pour lui, le clivage Gauche/Droite sur le chômage se matérialise autour des rigidités du marché du travail que la Droite doit de son point de vue débloquer pour libérer le marché de l'emploi.

Concernant la mondialisation, il considère qu'il faut "l'humaniser" et pas la "diaboliser" car elle a permis à des millions de chinois et d'indiens d'améliorer leur niveau de vie : les victimes françaises des délocalisations industrielles apprécieront...

Je vous épargne le discours sur les bienfaits de l'OMC, la gouvernance mondiale en marche et autres sujets technocratiques bien éloignées des préoccupations concrètes quotidiennes des Français.

Très franchement, je n'ai pas vu une grande différence entre le Juppé d'avant et le Juppé d'après l'exil canadien (pas de discours concret, pas de vision claire de la société et de ses aspirations, des vieux schémas de pensée archéo-gaullistes, etc.)...

Un peu dépassé l'Amstrad, non ?

Ségolène sur TF1 après sa victoire aux primaires

Voici l'intervention de Ségolène Royal au JT de TF1 hier soir, interviewée par PPDA.

Elle y annonce le début de sa campagne "participative" où les français sont appelés à modifier le projet socialiste et définit les quatre grandes priorités de son programme : l'éducation, la lutte contre l'insécurité, le pouvoir d'achat et l'environnement.

On passera sur le reste, c'est du Ségolène des grands jours : un brin de fausse modestie ("cette investiture je n'en éprouve aucune fierté" alors même qu'elle refuse de prendre au téléphone Fabius et DSK), des formules abstraites attrape-tout, de la démocratie participative en veux-tu-en-voilà (le summum : "Aux français de me dire ce qu'est l'ordre juste") et un tailleur blanc virginal, Madone oblige...

A vous de juger. Et de commenter...


17 novembre 2006

Incontournable




J’ai vu Jean-Marie Le Pen en débat jeudi soir sur France 2, face à François Bayrou, Arnaud Montebourg et Patrick Devedjian et il m’a bluffé !

Ce type est diablement habile. Pour être honnête, de tous les hommes politiques présents, il fut le seul à vraiment parler des problèmes concrets des couches populaires, avec un langage clair, volontariste et pour une fois, pas uniquement centré sur l’immigration. Des remarques de bon sens, des solutions concrètes un brin démagos mais crédibles.

Aucun de ses compétiteurs n’était à la hauteur. Aucun n’a réussi, hormis en pratiquant l’anathème (ce qui à mon sens est une erreur car cela le renforce dans sa position de bouc émissaire injustement attaqué par « l’établissement »), à démontrer l’inefficacité de ses propositions.

Il faut dire qu’outre son talent oratoire indéniable, le leader du Front joue sur du velours. Il a beau jeu de renvoyer dos à dos le PS et l’UMP en arguant du fait qu’ils ont été les uns et les autres aux responsabilités ces 30 dernières années sans rien avoir fait pour enrayer le déclin de la situation des classes populaires et moyennes. Il s’est payé Montebourg d’une simple formule « vous n’avez rien fait quand vous étiez au pouvoir et maintenant que vous êtes dans l’opposition, vous prétendez avoir la solution à tous les problèmes ». Facile, mais imparable. Facile parce-que le Front National n’a jamais été confronté à la réalité du pouvoir (et qu’il tait le désastre de sa gestion municipale dans les quelques villes qu’il a un jour dirigées) et que l'absence d'une représentation de 20% de l'électorat français à l'Assemblée Nationale est une absurdité. Et imparable parce qu’il a raison lorsqu’il stigmatise l’inefficacité passée des politiques de gauche comme de droite, qui sont finalement assez semblables lorsqu'elles se retrouvent confrontées à l'épreuve des faits.

Le contenu même du discours de Jean-Marie Le Pen m’a également surpris. Sur trois heures de débat, le problème de l’immigration, pourtant central dans la rhétorique du Front National, ne fut que très peu abordé. Et encore, la plupart du temps sous l’angle de l’intégration. Il a même réussi à faire dire, en public et en direct, à Patrick Devedjian que le bilan de la Droite au pouvoir « n’était pas satisfaisant »… Chapeau !

La séquence clé de l’émission fut cependant l’interpellation des politiques présents sur le plateau par des français soumis à des difficultés sociales (une femme de 40 ans au chômage depuis 4 ans, un ouvrier victime de délocalisations, un étudiant sur-diplômé qui ne trouve pas de boulot, un restaurateur au bord du dépôt de bilan pour cause de 35 heures et charges sociales…) Alors que tous les responsables des partis de gouvernement répondaient aux questions posées par un discours généraliste et global, seul Le Pen parlait du concret de ces gens, de leur vie, de leurs difficultés. C’était très surprenant. On comprend dès lors mieux pourquoi une très forte proportion des classes populaires vote aujourd’hui pour le Front National et la reconquête de cet électorat par les partis « de gouvernement » me semble un enjeu majeur pour 2007.

En outre, on ne voit pas encore beaucoup Le Pen sur les plateaux de télé, mais cela va changer dans les mois qui viennent avec l’ouverture de la campagne officielle et son discours sera alors plus amplement relayé et il sera donc plus audible.

Clairement le Front National lisse son discours, soigne sa « respectabilité », a étoffé son programme économique et social et je suis certain, à moins d’un dérapage dont Jean-Marie Le Pen s’est quand même fait une spécialité, qu’il faudra compter avec lui de nouveau en 2007.

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Pour mémoire, voici la répartition de l’électorat du Front National au premier tour de 2002 :

21% des hommes
16% des 18-24 ans
30% des ouvriers
20% des agriculteurs
14% des professions intermédiaires
17% des salariés
38% des chômeurs
15% des étudiants
22% des titulaires du baccalauréat
23% des personnes bénéficiant d'un revenu modeste
11% des sympathisants RPR
7% des sympathisants de gauche
13% des proches de l'extême gauche
19% des proches d'aucun parti
18% des électeurs RPR/UDF aux législatives de 97
13% des électeurs de Balladur en 1995

Une victoire attendue

Ils sont incroyables ces socialistes, avec 80% de taux de participation et 60% des voix pour Ségolène Royal à la primaire, on n'est même pas sûr qu'ils aient investit un candidat de gauche...

Mais bon, comme je le disais hier, le résultat était prévisible et le triomphe de la forme sur le fond est total. Les militants ont choisi le candidat le mieux placé dans les sondages mais peut-on leur en vouloir ? Quand l'objectif prioritaire est de battre la Droite plutôt que de proposer de véritables solutions aux problèmes concrets et critiques que vivent au quotidien les Français, on se range nécessairement derrière le mieux placé.

On attend maintenant le débat de fond avec la Droite qui, j'en suis sûr, sera une fois de plus stérile car ignorant des véritables enjeux globaux (l'europe et la mondialisation) pour se concentrer sur des mesurettes emblématiques de part et d'autre (35 heures et jurys populaires contre baisses d'impôts et service minimum).

Et comment cela finira-t-il ? Par un deuxième tour Royal-Le Pen.
C'est mon pronostic du jour.

16 novembre 2006

L'hygiénisme fait un tabac


La lutte anti-tabac a atteint aujourd'hui son apogée en France avec la publication au Journal Officiel du Décret sur l'interdiction du tabac dans les lieux publics.

Disons-le tout net, je ne suis pas fumeur mais cette atteinte aux libertés individuelles me révolte. Elle me semble surtout révélatrice du délire "hygiéniste" dans lequel est entré notre société ces dernières dizaines d'années. Cette volonté farouche de l'Etat de devoir protéger l'individu de tous les dangers qui le guettent, fusse contre son gré.

Adultes immatures n'ayez crainte, l'Etat vous sauvera malgré vous ! Vous ne pouvez résister à une petite clope ? un petit verre de vin ? Nous ferons en sorte de vous dissuader : hausses de prix, amendes, interdictions. Vous roulez trop vite ? Nous ferons ce qu'il faut pour vous en empêcher : radars, contrôles, prison.

Aujourd'hui les cibles principales des dictateurs de la santé publique sont la vitesse, le tabac et l'alcool. Et demain ? Continuera-t-on à vous laisser manger ce que vous voulez ou interdira-t-on l'andouillette et le Tablier de Sapeur, jugés trop "lipidiques" ?

A l'éducation à la tempérence et au plaisir, l'Etat omniprésent préfère la diabolisation puis l'interdiction pure et simple. C'est son droit démocratique. D'ailleurs, dans les sondages, 70% à 80% des français se disent favorables à cette législation anti-tabac, ce qui en dit long sur le souci unique de nos contemporains : être "sécurisé" (dans sa vie privée, dans sa santé, dans son parcours professionnel, dans sa retraite, etc. etc.)

Mais quand on voit les proportions que prend ce débat, il faut reconnaître que l'on frise l'absurde et le totalitarisme. Juste une anecdote : lorsqu'il a été question d'émettre un timbre à l'effigie d'André Malraux, la photo qui servit de modèle fut retouchée pour faire disparaître cette honteuse cigarette qu'il arborait en permanence. On réécrit l'histoire comme aux plus belles heures du Stalinisme et cela ne révolte plus personne. C'est bien triste.

En tout cas, bien que non-fumeur, je ne hurlerai pas avec les loups.

14 novembre 2006

Points clés du Programme UMP

Pour lancer le débat et par manque de temps pour en faire beaucoup plus aujourd'hui, je vous livre directement les dispositions clés du programme législatif de l'UMP tel que présenté hier et qui devrait être validé jeudi.

Ces points ont été recensés par le Figaro, on peut donc estimer qu'ils représentent fidèlement les grandes orientations de l'UMP...

Voici les principales mesures du texte de l'UMP.

→ EMPLOI. Contrat de travail unique à droits progressifs ; exoné­ration de charges sur les heures supplémentaires ou les RTT transformées en heures travaillées ; création d'une assurance-salaire et de retour à l'emploi ; participation élargie aux entreprises de moins de 50 salariés ; moralisation des retraites chapeaux et des golden parachutes ; choix de l'âge du départ à la retraite ; création d'un statut de prémajorité permettant aux 16-18 ans de créer ou de diriger une entreprise ; caution de l'État pour les crédits souscrits par les étudiants, les chercheurs et les artisans.

→ SOCIAL. Création d'un service minimum garanti ; abolition du monopole de la représentation syndicale ; suspension des seuils sociaux et fiscaux dans les entreprises ; création d'un droit opposable pour la garde d'enfants et l'accès des handicapés aux services publics ; allocation garde d'enfants ; création d'une branche vieillesse et dépendance de la Sécurité sociale ; création d'un congé de solidarité rémunéré pour l'accompagnement d'une personne âgée en fin de vie ; allongement du congé de maternité pour les deux premiers enfants ; revalorisation des retraites en fonction du temps consacré à l'éducation des enfants ; meilleur remboursement des soins dentaires et optiques ; mise en place du crédit hypothécaire pour favoriser l'accès à la priorité ; activité obligatoire en contrepartie d'un minimum social ; loi d'amnistie civile pour les familles « honnêtes mais surendettées ».

→ ÉCONOMIE. Limitation de la dette publique à 60 % du produit intérieur brut (PIB) en cinq ans ; limitation (non chiffrée) du nombre de fonctionnaires ; rééquilibrage des régimes spéciaux de retraite au regard de la pénibilité des autres métiers ; suppression des droits de donation et de succession pour les petits et moyens patrimoines ; taxes sur les biens importés de pays ne respectant pas les normes environnementale.

→ ÉDUCATION ET FORMATION. Suppression de la carte scolaire ; autonomie des établissements, assortie d'une évaluation consultable par le public ; liberté d'installation pour les établissements privés ; liberté pédagogique des enseignants ; réduction de moitié du nombre d'élèves par classe dans les « zones difficiles » ; intégration sur dossier de 5 % des meilleurs élèves de ces zones dans des classes préparatoires ; création d'un compte-épargne formation individuel rechargeable au cours de la vie professionnelle ; création d'un service civique de six mois ; création d'un contrat d'autonomie donnant droit à un prêt à taux zéro pour les moins de 25 ans qui veulent poursuivre leurs études.

→ IMMIGRATION ET INTÉGRATION. Fixation d'un plafond annuel d'immigration ; traité multilatéral de l'immigration ; instauration de quotas pour les étudiants étrangers ; déduction d'impôts sur les investissements des immigrés dans leur pays d'origine ; généralisation du CV anonyme ; réservation des marchés publics aux entreprises dotées du label « diversité ».

→ INSTITUTIONS. Mandats présidentiels limités à deux ; droit d'adresse directe du chef de l'État au parlement ; gouvernement limité à 15 ministres coordonnés par le premier ministre, avec deux nouveaux portefeuilles majeurs : immigration-intégration et développement durable (intégrant l'équipement, les transports et l'énergie) ; création de deux « conseils stratégiques » auprès du premier ministre (affaires étrangères et défense, et développement durable) ; obligation de démissionner pour les fonctionnaires élus à des postes de responsabilité ; création d'un « référendum abrogatif » permettant à 10 % du corps électoral de demander la suppression d'une loi ; élargissement de la saisine du Conseil constitutionnel aux citoyens.

→ SOCIÉTÉ. Contrat d'union civil signé en mairie ouvrant pour les homosexuels les mêmes droits que le mariage, à l'exception de l'adoption ; parité dans le choix des responsables des entreprises publiques.

13 novembre 2006

Si quelqu'un peut m'expliquer...

La guerre des videos continue de faire rage au sein du PS. La dernière en date, cette intervention de Ségolène Royal dans l'émission "Mots Croisés" en mai 2005, quelques jours avant le Référendum.

Son discours est hallucinant ! En substance, "si le Non l'emporte, je serai obligée de privatiser les cantines scolaires" ! Tous les autres participants au débat sont attérés...

Jusqu'où ira le n'importe quoi ?

Si vous y comprenez quelque chose, un commentaire s'impose !!!


Michel Rocard : "la pré-campagne médiatique est une forfaiture"

Amis socialistes,

A quelques jours du vote pour l'investitude présidentielle du PS, notre confrère Chien Rouge étant temporairement tenu éloigné de nos débats, il m'a chargé de poster le billet suivant à votre intention.

La revue électronique Sens Public publie un entretien avec Michel Rocard.

http://www.sens-public.org/article.php3?id_article=355

L’ancien Premier ministre, député européen, livre son analyse de la pré-campagne présidentielle 2007. Evoquant la victoire de l'anticipation médiatique sur l'élection politique, il parle de« forfaiture » médiatique, et s'insurge de la faiblesse des partis.

Il commente la décision de Lionel Jospin de ne pas se présenter à la candidature interne au PS, l’attitude de François Hollande au moment du Congrès du Mans, et enfin, souligne sa proximité de pensée avec Dominique Strauss-Kahn.

Au titre des enjeux, Michel Rocard mentionne que selon lui, l’Europe politique est condamnée. Il fait un rapide tour d’horizon de la situation internationale et insiste sur l’enjeu que constitue la régulation du capitalisme. Il évoque la réforme de l’État et accorde son soutien à la loi sur la laïcité. Il s'exprime sur les « jurys populaires » en disant que cette idée est proche de la « stupidité ».

La video qui dérange

Voici le lien direct pour visualiser la video qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive ce week-end.

Pour ma part, si ce ne sont pas les propos qui me choquent le plus dans ce document (et encore), c'est surtout la méthode qui me heurte. A ce titre, et cela n'a été relevé par aucun commentateur, le début de l'intervention de Ségolène Royal est édifiant car elle déclare sans sourciller : "J'ai une proposition, je ne vais pas la crier sur tous les toits car je ne veux pas prendre de coup des organisations syndicales enseignantes..."

D'où deux questions :

- Que cache-t-elle d'autre qu'elle ne souhaite pas "crier sur tous les toits" ?
- Où sont le courage politique et la transparence démocratique dans tout ça ?

Drôle de manière de vouloir rénover la politique...



Profs: Ségolène en off
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09 novembre 2006

Hommage à l'insolence


Je sais que ce n'est pas nécessairement le meilleur endroit mais je tenais à rendre hommage dans ces colonnes à Bernard Frank qui a quitté la table vendredi dernier, le nez dans son assiette, terrassé par une crise cardiaque alors qu'il dînait avec un ami dans un restaurant parisien.

En bon Hussard, je ne peux m'empêcher d'évoquer son premier acte littéraire dans les pages des "Temps Modernes" de Sartre où en 1952, à 22 ans à peine, il donna naissance au mouvement des Hussards en rassemblant sous cette appellation Nimier, Blondin, Deon et Laurent, tout en les qualifiant de "lurons fascites"! Ceux-ci, avec l'élégance qui les caractérisait et admiratifs de son talent, devaient devenir par la suite ses amis...

Puissent son talent, son audace, son anticonformisme, sa totale liberté lui survivre dans une époque qui en manque cruellement et guider notre démarche au sein de ce blog, car, comme le disait Marc Lambron, « Frank est un tonton flingueur qui rafale au brio mais dépose toujours un oeillet sur le cercueil. »

Noblesse oblige.

Top Crédibilité

Pour continuer dans la veine initiée par Désirsdavenir, une bien bonne de François Hollande dans les colonnes de Libé avant-hier :

"Nous venons de conclure un accord de candidature commune pour la présidentielle avec le PRG. Je propose la même méthode au MRC. Avec les Verts, nous travaillons à l'élaboration d'un accord programmatique. Avec le PC, nous voulons établir des convergences, et nous respectons son choix de présenter à côté de nous une candidature unique de la gauche antilibérale... même si je suis moi aussi de gauche et antilibéral."

J'ai frisé le fou rire.

07 novembre 2006

L'égalité n'existe pas

Le genre de discours dont notre ami Desirsdavenir se fait ici l'écho, et dont il nous rappelle opportunément qu’il remonte au 19ème siècle, est exaspérant. Et il est à mon sens très révélateur de ce qui nous oppose fondamentalement.

A lire DSK, seul le marché produit des inégalités, inégalités si terribles que l’état se doit de les corriger en investissant les deniers publics sur les classes sociales supposées victimes de ces inégalités.

Pour ma part, et je le dis très sereinement, ce que DSK nomme « l’égalité réelle des destins » (sans trop la définir d’ailleurs) et qui est son objectif, n’existe pas.

Qu’il soit du rôle de l’état de mettre à la disposition de tous les mêmes conditions d’éducation, et de favoriser ensuite une promotion sociale non fondée sur les seuls moyens financiers, cela me semble une évidence (encore faut-il pour cela développer une certaine idée de la « méritocratie » à laquelle la Gauche s’est toujours opposée par souci « d’égalitarisme »).

Mais se fixer comme objectif « d’égaliser le capital global de départ en donnant plus de capital public à ceux qui ont moins de capital personnel » (pour des anti « capitalistes », la formulation fait sourire), c’est négliger à mon sens deux points fondamentaux.

Tout d’abord l’influence et le rôle de la cellule familiale. Dans ce domaine la Gauche s’est toujours fourvoyée en confondant enseignement et éducation. Consacrer des moyens gigantesques à l’Education Nationale ne peut que résoudre avec plus ou moins de succès le problème de la formation (je sais lire, compter, écrire sans fautes d’orthographes, etc.) mais en aucun cas celui de l’éducation. Apprendre le respect, la morale, le devoir, l'honneur, les valeurs humanistes, bref, des principes de vie personnelle et en société ne se fait pas à l’école, mais au sein de l'environnement familial. Et ce « capital » là, je ne vois pas comment l’Etat pourrait le distribuer… Ce n’est pas en donnant plus de moyens aux ZEP (même si cela est nécessaire) que nous résoudrons les problèmes d’éducation. C’est d’ailleurs étonnant qu’après un si long exposé, d’une si brillante théorie, si radicalement « émancipatrice », DSK ne trouve comme exemple concret d’application de cette politique que les ZEP ! C’est un peu court non ?

Ensuite, il me semble évident, même si à notre époque du politiquement correct il est de mauvais ton de l’affirmer, que, même en dehors des circonstances matérielles et géographiques, l’égalité des hommes à la naissance n’existe pas. A chacun ses qualités et ses défauts. Nous avons tous, je pense, pu observer que l’humanité était composée de gens intelligents et d’idiots, de beaux et de moches, de débrouillards et d’incapables, de volontaires et de fainéants... Et oui, Desirsdavenir, les cons existent tu peux me croire et ce n’est pas le capitalisme ou l’économie de marché qui les fabrique ! Vouloir à tout pris l’égalitarisme est en ce domaine une absurdité utopique et d’une naïveté confondante.

Et quels sont les critères que retiendra l’Etat pour juger de l’atteinte de ses objectifs d’offrir à tous « l’égalité réelle des destins » ?

Comment juger de la réussite d’une telle politique « d’égalité réelle » ?

Quand il n’y aura plus d’ouvriers ? Que nous serons tous cadres sup ? Que nous habiterons tous à Neuilly ? Que toutes nos femmes ressembleront à Kate Moss ? Que nous serons tous assujettis à l’ISF ? Que nous roulerons tous en Porsche ? Que nous aurons tous le Goncourt ?

En conclusion, oui, je souscris entièrement à ce que DSK cite de Bourdieu : « Si vous ne réussissez pas alors que la société vous a donné les mêmes droits, les mêmes opportunités, c’est de votre responsabilité individuelle. »

Et c’est là encore une de nos grandes différences de valeurs…

06 novembre 2006

LO et la LCR en panne de signatures

Visiblement la stratégie du Parti Socialiste, qui cet été, par l'intermédiaire d'un courrier signé François Hollande, a intimé l'ordre à tous les élus socialistes de ne pas donner leur signature à un autre candidat que celui de leur parti, est en train de porter ses fruits.

Déjà, dans le courant du mois d'août, Arlette Laguiller (LO) avait écrit une lettre ouverte à Olivier Besancenot (LCR) n'excluant pas d'appeler à le soutenir si d'aventure elle ne parvenait pas à réunir les 500 signatures nécessaires à sa candidature. Début novembre, elle est toujours loin du compte. Elle a cependant précisé que certains élus attendaient la désignation du candidat socialiste pour éventuellement lui donner leur signature.

De son côté, Olivier Besancenot râme aussi. Avec à peine 200 signatures obtenues, la candidature du facteur trotskiste n'est toujours pas assurée, loin s'en faut. A tel point que son site de campagne (http://besancenot2007.org/) s'ouvre désormais sur un appel à l'aide afin que toute personne susceptible d'obtenir une signature d'élu prenne directement contact avec la LCR (il y a même un numéro de téléphone dédié). Enfin, au cas où un égaré socialiste entendrait le message, la LCR de précisier : "Cette signature ne constitue en aucun cas un soutien politique au candidat concerné mais une simple caution administrative à caractère démocratique." J'avoue ne pas bien comprendre le concept de "caution administrative à caractère démocratique" mais bon, je ne maîtrise pas toutes les subtilités de la dialectique trotskiste...

Big Sister

Une vision bien flippante pour tous ceux qui regrettent que l'image prenne désormais le pas sur les idées dans le débat politique actuel.

Le site internet des "jeunes avec Ségolène" publie la Ségo-Mosaïque que je vous laisse découvrir ici :

http://www.segosphere.net/cs/mosaique

Un peu oppressant non ? Mais terriblement révélateur !

 
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